[CR Pirate]Tu sais c'qui t'dit l'Cassis?
Rag'

Aucune participation prévue dans les 8 semaines à venir.

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[CR Pirate]Tu sais c'qui t'dit l'Cassis?

Par Rag' - 06-11-2009 11:57:48 - 9 commentaires

 Ça y est. J’ai réussi. Enfin. J’ai piraté le PC de ce grand dadet de Rag’ ! Trois ans que j’essaie, que je bidouille, que je m’informe. Trois longues années où je le suis, course après course, entraînement après entraînement.  J’ai tout lu ce qu’il a pu écrire sur de nombreux forums, tous ces CRs ingurgités… et vomis par la suite ! Indigestes, trop longs, d’un humour douteux : il se croit drôle… Laissez-moi rire. Incapable de retranscrire ses émotions, il use et abuse de l’ironie, de l’auto-dérision. C’est un clown triste, ce gars. Il me gave, me gonfle, m’exaspère ; le piratage de son compte Kikouroù me permet de remettre les pendules à l’heure et de rédiger un CR objectif et circonstancié de cette course classique que l’on nomme Marseille-Cassis. Ça tombe bien, la course démarre à Marseille et arrive à Cassis : c’est dingue ce que le hasard fait bien les choses ! De plus, mon potentiel physique est à peu de chose près le même que le grand échalas cité ci-dessus, ce qui me permet de le suivre à la culotte sur toutes les épreuves. Pourquoi  je lui en veux ? Qu’en sais-je ? J’aime pas sa gueule, c’est tout. Et sa manière d’être sympa avec tout le monde, tout ça parce qu’il redoute les conflits, qu’il en souffre… C’est une couille-molle, une lopette, un mou-du-genou. Voilà, j’l’aime pas.

Mais commençons par le début.

Début avril, il réussit tant bien que mal à décrocher un dossard pour la course. Une fois n’est pas coutume, il procrastine à mort et loupe les inscriptions par internet. Pour son bonheur, un cousin lui dégote un dossard lors du Semi de Cannes. Un assisté, ce Rag’ ! Méprisable. Plusieurs années qu’il aimerait y participer vu que la moitié de sa famille habite autour de Marseille ; à cette occasion il fait d’une pierre deux coups : les vacances de la Toussaint, il ira les passer au soleil et participera à cette Classique de la course à pied. Je décide de le suivre.

Ajoutez à cela que ce prétentieux prévoit d’enchaîner semi de Lille, marathon de Dunkerque et Marseille-Cassis en 6 semaines. Y’a du foutage de gueule et de la blessure dans l’air. Après, il viendra se répandre sur les forums en quémandant quelques conseils qu’il ne suivra pas évidemment… En plus d’être une lopette prétentieuse, il est têtu et borné.

Par chance, il boucle ses objectifs (enfin les deux premiers). Agaçant, il a tendance à se la jouer « ch’uis  l’mec le plus modeste du monde », pinaille pour quelques secondes en plus, quelques sensations en moins et ne se laisse jamais aller à l’autosatisfaction de peur d’être pris pour un vantard. Quel con ! L’autosatisfaction, ça a du bon et peu importe ce que le quidam pense ! Comprendra-t-il un jour que cela agace son entourage ? Et moi en particulier. Quel con, mais quel con !

La veille de la course, il dort chez sa marraine sur les hauteurs de Marseille. Une bonne nuit reposante après 14 heures de route en voiture pour traverser la France. En Renault Laguna Break assurée à la MAIF, comme tout bon fonctionnaire qui se respecte… Enfin, façon de parler –respecter- misérable enseignant parasite, morpion accroché aux roubignoles de la République. Fainéant, oui ! Ces deux gosses l’ont bien usé durant ce trajet : ça lui apprendra ! Il fait chier nos gosses dans son boulot, et bein, que les siens l’emmerdent pour longtemps !

 Pour une fois, il a fait le bon choix : déjà sur Marseille, il n’aura qu’à prendre le métro qui le déposera devant le Stade Vélodrome. Sage décision. Pour une fois.

Accompagné de Florence, sa marraine (qu’il est ridicule ce grand gamin déambulant dans les couloirs du métro !), il arrive vers 8h25 sur l’esplanade derrière le stade. A trente secondes près, il ne pouvait pas déposer ses affaires de rechange dans les camions à destination de Cassis. La chance une fois de plus ! Il ne mérite pas toute cette organisation bien huilée! Et je ne vous parle pas de son accoutrement… Avec ses bas de contentions Boosters, son maillot Kikouroù et le buff à l’avenant, il caresse de doux espoir de rencontrer des membres du forum. Quel naïf ! Comme si les gens allaient être attirés par « son beau maillot K qui lui râpe les tétons et lui rabote les aisselles ». Je l’observe pendant plus d’une heure, au milieu de cette foule, scrutant l’horizon à la recherche d’un bout de chiffon rouge. De temps à autre, profitant de sa grande taille –grande sauterelle-, il se met sur la point des pieds pour avoir une vision à 360°. Vous devriez le voir, on dirait un phoque émergeant de sous la banquise. Ridicule.

Il est mal placé, en plein milieu du peloton. Evidemment il n’a pas su prendre la bonne décision et a tergiversé pendant une bonne demi-heure avant de se placer sur la ligne de départ. Son manque de confiance et son incapacité à prendre des décisions rapides  le perdront un jour. En plus de perdre du temps pour passer la ligne, il va devoir slalomer pendant des kilomètres entre les personnes moins rapides que lui. La tactique, c’est pas son fort. Loin de là.

Je l’observe attentivement durant ces 45 minutes d’attente. Il trépigne, regarde autour de lui, fait quelques étirements malgré ses jambes et ses bras interminables- on dirait Dee Dee, la sœur de Dexter- je le soupçonne d’avoir mal au dos. Il assiste à un curieux ballet de lancers de tee-shirts et autres bouteilles en plastique dont les coureurs et coureuses se débarrassent quelques minutes avant le départ. Oh, la belle bleue ! Oh le beau t-shirt rouge ! Waouh la bouteille jaune. Jaune ??? Beurk. Un vrai feu d’artifice auquel nous assistons ! Faut dire que certains l’ont pris dans la gueule le feu d’artifice : le jet de t-shirt n’est pas le fort de certains… C’est peu de l’dire.

L’rag’, lui, du haut de ses 192 centimètres, se plait à contempler les 14 000 participants. Un léger sourire se dessine au coin de ses lèvres, il semble apprécier ce qu’il aperçoit : la chaleur qui se dégage de cette foule irradie quelques centimètres au-dessus des têtes. L’Rag’ se trouve sur le capot d’une voiture dont le moteur chauffe et se prépare à monter dans les tours. Toutes ces calories qui s’évanouissent dans l’atmosphère en déformant notre perception de la réalité. Le voilà perdu dans ses pensées, il s’imagine sans doute que le « moteur » qui ronronne à bas régime va bientôt vrombir et faire se mouvoir cette masse grouillante qui, pour l’instant, ne fait qu’un. Dans peu de temps, celle-ci se délitera au rythme du chronomètre.

Le départ est donné. L’Rag’ et moi-même n’avons rien entendu mais on aperçoit devant des vagues successives de coureurs qui s’élancent. Le grand steak piétine, trépigne, trottine puis s‘élance enfin. A petit rythme certes mais il passe la ligne de départ, le chrono est en route. Les premiers kilomètres sur le boulevard du Prado sont usants pour la grande perche ; englué dans le peloton, il zigzague pour se frayer un chemin. Pas très efficace sur ce coup-là, souvent dans le zig quand il faudrait qu’il soit dans le zag ! Il s’énerve, monte sur les trottoirs, redescend, fait l’équilibriste sur des bordures, manque de se ramasser plusieurs fois car il se prend les pieds –que dis-je ? c’est pas des pieds qu’il a, ce sont des palmes ! 48 qu’il chausse L’Rag’ !- dans des cercles en ferraille ( ?) dont il ignore la provenance. Il semble essoufflé par toute cette gymnastique et l’attention qu’il doit tenir en alerte pour ne pas bousculer quelques coureurs.

A son habitude, sa foulée est rasante. Pas aérienne pour un sou. Le Rag’ est le croisement raté d’un mikado et d’une tondeuse. Pas étonnant qu’il est l’air d’un con sur toutes les photos prises durant les épreuves ! Il ne lève pas les genoux donc le moindre relief de la route le fait trébucher. Quand se mettra-t-il sérieusement à la PPG ? Qu’il est l’air d’un coureur et non pas d’un berger des Landes sur ses échasses (sans ses échasses mais le style avec) !

Il faudra 5-6 kilomètres pour qu’il puisse enfin courir sereinement. Le faux plat s’est accentué et la route commence à faire des lacets. Ça grimpe. Le rythme est bon. Il aperçoit 1000 m plus loin le meneur d’allure 1h30 et se rend vite compte que l’objectif initial et prétentieux est irréalisable d’autant plus qu’il n’a pas encore rejoint le meneur 1h45 !! Les sensations sont bonnes apparemment. Alors qu’il accroche le groupe « 1h45 », il se permet même le luxe d’interpeler un coureur portant un maillot du club de Zuydcoote, un bled connu pour être apparu dans un film avec Bébel, pas de quoi fouetter un chat, quoi ! Mais, dans un élan de « solidarité nordique » et « merdique » aussi, il apostrophe le coureur d’un « Salut le Nord ! » auquel le dit-coureur ne lui répond que d’un vague « salut » poli. Faut dire aussi que ça commence à être dur pour certains et que le Zuydcootois semble avoir avalé la trompette… L’rag’ ne semble pas trop se formaliser par cette petite déconvenue. Il a l’habitude. Il continue sa remontée et m’apparait assez facile dans la montée de cette fameuse « Gineste ». Il se protège du soleil car il faut savoir que cet homme du Nord se plait à dire qu’ « au-dessus de 10°, (il a) trop chaud » ! ‘Spèce de Mister Freeze !

Les kilomètres défilent assez rapidement. C’est autour du 8ème kilomètre que je l’entends râler : plusieurs motos de l’organisation tentent de se frayer un chemin parmi le peloton et, à cet effet, use et abuse de leur klaxon beaucoup trop agressif au goût de la « perche ». Pour finir de l’énerver, une des motos se cale juste devant lui et n’en finit pas de lui balancer à la tronche ses fumées d’échappement nauséabondes ! Bien fait pour sa gueule ! ‘L’avait qu’à courir plus vite ! Non mais ! Faut bien qu’ils fassent leur boulot ces motards ! Faut toujours qu’il y ait un truc qui le gêne, une excuse.

Les derniers hectomètres sont les plus raides, la pente s’est accentuée et la foulée s’est rétrécie (si, si, c’est possible, je l’ai vu !). Des poms-poms girls encouragent les coureurs et L’Rag’ ne manque pas de se rincer l’œil. Pervers en plus de ça !

Il atteint le sommet au 10ème kilomètre en un peu plus de 50 minutes et sait qu’il devra réaliser une bonne descente s’il veut se rapprocher des 1h35. Le léger faux-plat descendant semble lui réussir. Sa foulée est plus ample, il accélère indubitablement. Je le suis. C’est qu’il enquille le bougre ! Il double nombre de coureurs qui n’arrivent plus à augmenter le rythme, ils se sont trop cramés dans la montée. J’observe un moment L’Rag’ : ses grandes jambes, ses grands bras dont il ne sait que faire, et sa cambrure de reins trop prononcée inspirent en moi des réactions contradictoires : moquerie ou pitié ? Dois-je en rire ou en pleurer ? J’vous l’dis, il n’a pas d’allure.

Il suit ou précède pendant quelques kilomètres un coureur qui semble avoir été doubleur de films X gays allemands dans les années 70. A cette idée, la grande Pige pouffe de rire, ce n’est pas la première fois qu’il court en compagnie de personnes semblant au bord de la crise d’apoplexie.

Dans les quelques coups-de-cul qui jalonnent la descente, L’Rag’ ne perd pas trop de temps. Il redoutait ces passages après avoir lu quelques CRs des années précédentes. Mais, là, tout se passe bien, les cuisses et les mollets de Coq répondent à ses sollicitations. Il relance et j’avoue avoir du mal à le suivre, je suis au taquet. Les kilomètres suivants sont avalés à une moyenne de 3’40 /km, il bourrine, le saligot ! L’Rag’ jette un œil en contrebas et aperçoit Cassis, il sent l’écurie.

Alors qu’il entre dans la ville, je le surprends à tirer un peu la langue. Je crois comprendre : il s’est trompé dans ses calculs et a accéléré trop tôt. Il pensait qu’il ne restait que deux kilomètres, il en reste trois. Manque de lucidité sans doute, il s’est enflammé sur ces derniers kilomètres rapides.

Il serre les dents et traverse Cassis en profitant des encouragements des nombreux spectateurs. Notamment dans la fameuse montée des Pompiers qui finit de lui griller les jambes. L’arrivée n’est plus très loin, la foule est omniprésente, il entend le speaker de l’arrivée. A peine est-il passé devant la borne des 20 kilomètres qu’il se met à accélérer pour les derniers 300 mètres. Pourquoi fait-il ça ? Grappiller une dizaine de places, gagner une poignée de secondes ? C’est irrationnel. Il sera une nouvelle fois Champion du monde de sa rue. Ceci dit, l’arrivée en longeant le port est très agréable. Le soleil et la foule nous portent jusque l’arche qui clôture le parcours.

Peu après avoir franchi la ligne, je le vois s’approcher d’un membre de K, Le Solitaire qui attend son frangin. Ce grand con ne sait pas trop quoi dire. Des banalités sans doute. Je le vois disparaître dans la foule, un peu perdu, cherchant du regard une personne connue ou un maillot K… Par chance, il croise Rudyan (Yannick) et échange quelques mots avec lui. Heureusement que quelques personnes le supportent ! Je ne pourrais pas, moi.

 

Voilà, j’espère que j’ai un peu levé le voile sur cet imposteur de Rag’. Il est pas marrant du tout. Enfin, je ne le trouve pas marrant, c’est tout.

 

A titre indicatif, il a franchi la ligne en 1h36 (officiel) et en 1h33 (réel). Correct. Pour moi également.

 

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9 commentaires

Commentaire de fulgurex posté le 06-11-2009 à 13:36:58

Y'a pas! y'en a qui aime les Rag'(ots)! Autant de Rag'(e) après 1h33 de course! Peut être aurais tu pu faire mieux. Mais tu n'étais que l'ombre de toi même ce jour là...
Belle originalité dans le récit.

Commentaire de shunga posté le 06-11-2009 à 14:12:09

Heureusement que t'étais là on aurait eu le cr à pâques sinon. BOn maintenant que c'est fait. Tu sais ce qu'il te reste à faire hein : format c:

Commentaire de Fredy posté le 06-11-2009 à 14:32:24

"Pas fréquentable ce rag'.
Même pas foutu de faire un récit, il laisse le soin à d'autres de conter ses misérables exploits."

Bravo, c'est très original comme récit.

Au plaisir de se croiser sur les chemins

Commentaire de jepipote posté le 06-11-2009 à 17:45:58

moi je me méfie, j'attends de lire le CR du rag' pour vérifier tes dires....-))

Commentaire de grandware posté le 06-11-2009 à 19:00:25

Mais alors qui est le Blue Fucker des deux ??? C'est quoi ce bordel ?

Commentaire de Mustang posté le 06-11-2009 à 21:55:21

Ne te laisse pas faire, le rag!!!

Commentaire de Francois dArras posté le 06-11-2009 à 22:33:31

Hé !! Hacker de mes deux, si tu dis encore du mal de mon pote le Rag j'te pète la tête.
Bon d'accord, il est grand, lent (3h15 au marathon ? Tu marches ou quoi), aimable et altruiste (en l'an 2,5 du règne du petit Nicolas, c'est devenu un délit) et il a encore plein de défauts (il fait du bateau avec des couillons...) mais MOI JE L'AIME BIEN. Pourquoi ? Parce queeeeeeeeeee !
Et puis en plus il fait des CR pas comme tous le monde.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 06-11-2009 à 22:34:26

Il souffre d'un dédoublement de la personnalité l'Rag : Dr Ragondin et Mr Myocastor.

Commentaire de Rudyan posté le 09-11-2009 à 14:20:27

héhéhé...très bon récit! Je suis content de t'avoir rencontré , même brièvement. Peut-être nous recroiserons-nous sur une course! Bravo pour ton temps.

A+
Yannick

PS:au saligot ayant dénigré mon homonyme, gaffe à ta gueule à ta prochaine descente dans le sud... :p

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